Un grand merci à Edmond Burnet-Fauchez et à Patrick Saint-Pierre pour leur accueil ce jeudi 25 février à l’Eglise de Saint-Nicolas-la-Chapelle en Val d’Arly.
A partir de 17 heures, après une présentation de l’instrument par Patrick, quelques improvisations de Dominique Chalmin nous ont fait découvrir chaque jeu de l’orgue historique Clergeau, individuellement et en mélange.
Quelques mots sur l’instrument : installé en 1866, il fête donc cette année ses 150 ans. Il est attribué à Jean-Baptiste-Germain Clergeau qui fut curé du diocèse de Sens mais aussi homme d’affaires. L’instrument de Saint-Nicolas présente 27 tuyaux en façade, un clavier transpositeur et un pédalier de 12 notes en tirasse (également transpositeur).
Dix tirants de registres permettent d’appeler, sur tout le clavier, un bourdon (8 pieds), une flûte (8 pieds), un prestant (4 pieds), une doublette (2 pieds), une voix céleste (8 pieds à joindre à un autre 8 pieds pour obtenir l’effet ondulant). Les autres tirants correspondent à des demi-jeux (cornet et anches), ce qui permet de jouer un récit ou une basse de trompette : trompette et clairon pour les basses, cornet (4 rangs), trompette et hautbois pour les dessus. La palette est donc assez complète pour un instrument de cette taille.
Les trois organistes présents (Patrick Saint-Pierre : Saint-Nicolas, Dominique Chalmin : Chambéry, Dominique Barberis : Ugine) ont interprété des œuvres du répertoire adaptées à cet instrument.
Les pages des classiques français (Jean-Adam Guilain, Louis et François Couperin, Nicolas de Grigny, Louis-Nicolas Clérambault) ont fait parler les jeux d’anches et le plein-jeu.
Mais d’autres compositions ont pu mettre en valeur les jeux doux de l’orgue (flûte et bourdon de 8 pieds) : Dietrich Buxtehude, Jean-Sébastien Bach/Marcello… et, plus près de nous, César Franck et Jehan Alain nous ont fait entendre les ondulations de la voix céleste.
Avec la passacaille et ses variations de Georg Muffat, musicien né près de Megève, influencé par l’Italie (Corelli) et l’Allemagne (Buxtehude), nous avons pu passer en revue toute la palette colorée des jeux de cet orgue très attachant.
Le public mêlé de vacanciers, de Colatains et d’Uginois a apprécié ce moment musical, ainsi que la passionnante visite commentée de l’église qui a suivi.
Sur la route entre Flumet et Ugine, laissez-vous attirer par le clocher en inox à lanternons qui vous mènera à ce bijou de l’art baroque qu’est l’église de Saint-Nicolas. Et n’hésitez surtout pas à assister à la visite commentée par Edmond le jeudi à 18 heures !
voir aussi :
http://stnicolaslachapelle.blogspot.fr/2016/02/trois-organistes-pour-les-150-ans-de.html